dimanche 31 octobre 2010

Reportage au pied des Annapurnas

Dans le souci de mener une investigation rigoureuse et approfondie, nous avons dépêché notre envoyé spécial au Népal, à la rencontre de Mélanie, qui y est depuis plus de 3 semaines maintenant. Voici le résultat de leur échange, qui nous permettra, pour une fois, d’avoir des informations de première main sur ce qu’elle vit là-bas, dans le petit village de Thaprek. Elleessaie de nous faire croire qu'elle y est volontaire, voyons vraiment ce qu'il en est...




Mélanie, tu nous as dit que tu partais dans les montagnes. Peux-tu nous préciser où se situe Thaprek ?

Thaprek est un ensemble de 9 petits villages situés sur un flan de montagne à quelques encablures de Pokhara, je dirais entre 30 et 40 km un peu plus à l’est. Thaprek 7 où je suis installée(le septième village que l’on atteint depuis le bas de la vallée), est à 1700 mètre d’altitudes. Le cadre est magique puisque nous sommes sur la crête de la montagne, avec d’un côté la vue sur les Annapurnas et la vallée de Pokhara, et de l’autre coté un ensemble de vallées qui se succèdent à perte de vue. Et puis le village est charmant, des jolies maisons, des champs de millet en terrasse, le tout enrobé d’une belle lumière bien chaude...


C’est bien joli tout ça, mais tu vas faire quoi là-bas ?

Bonne question. Je suis volontaire pour une ONG qui a financé une école secondaire accueillant environ 350 élèves, qui ont entre 5 et 15 ans. L’idée initiale était de participer à des projets à l’école, mais aussi dans la communauté (le village). Mais, comme je suis seule étrangère sur place, que je ne parle pas plus népali que les villageois ne parlent anglais, il est encore bien trop tôt pour cela. Donc, je vais commencer à l’école. Et croyez-moi si vous voulez, je vais donner des cours d’anglais ! Comme quoi, nous avons là une belle preuve que l’improbable et l’absurde ont une place dans notre existence… Trêve de plaisanterie, ça risque d’être compliqué car le niveau est vraiment très faible, et il est probable que cela ne soit possible qu’avec les plus grandes classes. Je suis donc en train de réfléchir aux autres activités que je peux proposer : jeux, éveil corporel, chansons, dessin pourquoi pas…


Et comment t’es tu préparée à tout ça ?

Rien de bien compliqué, j’ai continué à profiter de la tranquillité de Pokhara avec Bertrand, et j’ai fait une cure d’Hélène et François. Rien de tel pour donner des forces, c’est comme le pollen ou la gelée royale à l’entrée de l’hiver. Je les ai retrouvés après leur trek autour des Annapurnas, beaux, affutés, enthousiastes, amoureux… Après plus de 8 mois sans les avoir vus autrement que par ma petite fenêtre skypienne, c’était bon de regoûter à leur présence, à la facilité de nos relations, à leur humour en chair et en os, et à leur tendresse pour moi.

En revanche, pour être complètement honnête, en ce qui concerne ma mission en elle-même, je ne me suis pas vraiment préparée. Et je ne rends compte que c’est une erreur, parce que je me sens un peu démunie. Je n’ai en effet d’expérience ni en animation, ni en enseignement, et je suis venue au monde avec la créativité d’un poisson rouge. J’ai rencontré une volontaire qui bosse dans le bas de la vallée, et qui a apporté son matériel : instruments de musique, fiches techniques pour des activités ; cordes à sauter… Moi, j’attendais de pouvoir appréhender mieux les besoins sur place, mais il est clair que j’aurais dû anticiper plus ! Pour résumer, c’est maintenant que je me prépare, en les regardant et en commençant à me faire mon idée.


Comment ton arrivée sur place s'est-elle passée ?

En fait, ça a été plus facile que je ne l’avais imaginé, puisque je n’y suis pas montée seule. Nous étions avec le boss de l’ONG, le directeur de l’école, et quelques français qui parrainent des enfants dans la communauté. Cela m’a donc permis un atterrissage là-bas en douceur.

Le moment de l’arrivée en lui-même a été très étonnant : haie d’honneur formée par les enfants qui nous offraient des colliers de fleur, et grand cérémonial dans la cour de l’école ! Ma première réaction a été de trouver ça too much, voire un peu kitsch. Mais dès que je suis descendue du 4x4, je me suis laissée surprendre par l’émotion, c’était vraiment beau et touchant de fraîcheur et de générosité.

Et je me sentais sereine quand les autres français sont partis, et que je me suis retrouvée seule là-bas. De toutes façons, j’ai été « confiée » pour la journée à l’une des profs, qui m’a maternée pour le reste de la journée. Comme c’était une journée de vacances, j’ai passé une partie de l’après-midi à regarder des film népalo-bollywoodiens avec les deux vieilles dames de la maison, puis en visite dans le village, à engloutir tous les thés, goyaves et oranges que l’on m’a servis… Tout a donc été assez fluide pour moi, la barrière de la langue ne m’empêche pas de me sentir bien, même si c’est parfois un peu compliqué.


Et tu as tout de suite commencé tes activités ?

Non, je suis pour le moment en observation. De toutes façons, je n’ai passé au total que 3 ou 4 jours là-bas avant de revenir à Pokhara, donc tout à té très rapide. Jusqu’à présent, je suis allée en cours dans les différentes classes pour voir comment ça se passe et prendre des repères. Et j’ai rendu visite à la volontaire d’un autre village pour voir comment elle travaille. C’est d’ailleurs cela qui m’a mis un peu de pression, c’est une instit. de profession, et je vois qu’elle a une approche bien plus professionnelle que moi… Mais, pour une fois, je ne me dis pas que je ne suis pas capable, je vais tenter des trucs, et on verra bien. Et je me rends compte que la différence de culture est telle que je ne suis même pas sure que ce qui marcherait avec des élèves français a du sens avec les népalais. A suivre donc…


Puisque tu parles de différence, qu’est ce qui t’a surpris le plus ?

A l’école, je suis surprise par le peu d’interactivité qu’il y a en classe. Les cours ont l’air d’être donnés assez magistralement, et les échanges sont très limités. Du coup, les élèves ont un comportement qui me fait un drôle d’effet, ils ont l’air tout à fait passifs, ou ailleurs. Et même lorsqu’on les interroge, ils ne répondent pas, ou se contentent de marmonner une réponse que même le prof a du mal à entendre. Autant vous dire que quand c’est moi qui leur pose une question, je me retrouve face à un mur…

En réfléchissant à cette question, je me rends compte que je n’ai pas d’autre surprise majeure, je prends les choses comme elles viennent, et me glisse dans la vie qu’on me propose. Mes autres étonnements vraiment très anecdotiques. Par exemple, j’ai rencontré une vieille femme qui ne savait pas si j’étais un homme ou une femme parce que j’avais les cheveux courts. Ou encore, pendant l’après-midi que j’ai passé à visiter le village, on m’a emmenée dans une maison qui avait la télé avec le satellite. Je m’attendais à ce qu’on me mette les news en anglais, mais après un zapping soigné, on m’a collée devant… un combat de catch féminin ! …

Dans l’autre sens, je crois que ce qui surprend le plus les gens du village, c’est que je n’ai pas peur de dormir seule dans l’école, et que cela me convienne de passer mes soirée là-bas. Je crois qu’ils préfèreraient me savoir dans une famille. Mais finalement, les temps que je passe seule sont très rares, à chaque fois que je croise quelqu’un, il me fait un brin de causette et me demande si je ne m’ennuie pas…


Bon, on a fait un bon tour d’horizon de tes premiers pas à Thaprek, on t’attend pour la suite. Est-ce que tu veux en profiter pour passer un message à tes amis ?

Ouuuiii ! Quand je lis leurs mails, j’ai l’impression que beaucoup s’imaginent que je suis dans une jolie bulle dans laquelle je vis de belles aventures (qui sont en effet super) et que je ne pense pas vraiment à eux. C’est faux ! Je profite vraiment de la où je suis, mais je me sens reliée à eux, et c’est d’ailleurs surement cela qui me donne de la solidité dans mon périple. Merci donc pour tous les petits messages que je reçois, c’est précieux pour moi, même si je tarde parfois à répondre !


Pour finir, voici de quoi vous faire une idée en images...


PS. : Je ne peux pas voir ce que je publie, donc ne vous étonnez pas si vous découvrez un message à la mise en page un tantinet bancale...

Premiers pas à Thaprek…

« Moi Nepali boldina* »















Après mon premier bain à Thaprek, très rapide puisqu’il n’a duré que quelques jours, je viens de passer 2 jours « en ville », où j’ai eu plaisir à retrouver ce qui relève finalement du superflu : du chocolat, une bière, des gens qui parlent anglais et même français, des frites, une douche chaude, des magasins où on trouve du papier toilette, des petits dej composés d’autre chose que de riz/lentilles/légumes, des cafés avec le wi-fi… Tout cela est certes bien futile, mais j’avoue que je ne suis pas mécontente d’y regoûter de temps en temps.

Donc, après cette petite cure de futile et superficiel à Pokhara, je retourne au village dans quelques heures. Pas sure de pouvoir vous faire un petit coucou la semaine prochaine puisqu’il y a une autre fête religieuse hindouiste : Tihar. Je vais aller célébrer ça dans une famille, mais je ne sais pas encore comment ça va se passer. Même si c’est à Pokhara, je ne suis pas sûre d’avoir l’opportunité d’accéder à un ordi entre 2 assiettes de Dal Bhat et de viande de chèvre…

En tous cas, la dernière fois, je vous ai dit que je donnerai des « vraies » nouvelles, pour compenser les mails que je n’ai plus la possibilité d’envoyer. Pour commencer, je vous invite à aller découvrir le blog de Bertrand. D’une part, il est vraiment très chouette (TranBer aussi, mais là je parle du blog). D’autre part il est plus professionnel et vous y trouverez davantage d’informations et de photos sur la première partie de mon aventure népalaise. Et puis c’est intéressant d’avoir le regard de quelqu’un d’autre, ça va vous sortir de mes réflexions irrémédiablement melengoguettiennes…

Et puis, je vous ai dégotté un petit topo qui vous permettra de savoir vraiment où j’en suis… Je vous mets ça en ligne dans la foulée !



*Je ne parle pas nepali

jeudi 21 octobre 2010

Repos à Pokhara après un joli trek..

Et avant une belle aventure dans un village de montagne !















De retour de 10 jours de trekking dans les Annapurnas, je passe quelques jours de repos bien mérité à Pokhara, avant de remonter dans le village de Thaprek à ½ journée de route d’ici, pour y commencer ma vraie immersion népalaise… Un subtil mélange d’appréhension et d’enthousiasme face à ce qui m’attend, et dont je n’ai encore aucune idée !


Revenons au trek, et commençons tout net par ce qui fâche : non, nous n’avons pas atteint l’Annapurna Base Camp ! Une météo récalcitrante et un genou fragile dans l’équipe ont eu raison de nos velléités sportivo-aventurières, ça n’est donc pas cette fois que nous pourront faire les malins avec nos exploits… Mais quelle belle aventure ! Marcher, s’essouffler, faire une petite pause, goûter au grand air des montagnes, à la gentillesse et à la simplicité des népalais que nous croisons, initier une conversation avec les 3 mots que nous connaissons sans pouvoir la poursuivre, faire une étude comparative des Dal Bhat de la vallée, prendre le temps de prendre le temps (mais pas trop !)… Je n’aurais pas voulu être ailleurs que là où j’étais à ce moment là !!


Le démarrage a été un peu épique, avec une organisation de dernière minute, à la veille de Dasein, l’une des plus grandes fêtes Hindoue
du pays au cours de laquelle la vie s’arrête pour laisser la place aux célébrations. A cette occasion, 95% des népalais retournent dans leur village, les magasins sont aléatoirement ouverts, les bus sont saturés, et les routes également… Nous avons été chanceux de pouvoir monter dans le dernier bus partant pour Pokhara, et avons mis plus de 11 heures pour parcourir 200 km, bien serrés les uns contre les autres ! Même après mes péripéties au Vietnam et au Laos, je n’imaginais pas qu’il était possible de traverser un pays à une vitesse moyenne de 17km par heure…

Bref, après quelques galères dans l’obtention des permis de trekking, nous voilà partis avec nos deux baby-sitters, Kaji notre guide et Suk notre porteur. Les mauvaises langues s’amusent à dire que Suk était mon porteur personnel, mais je tiens à rétablir la vérité en précisant qu’il y avait dans son sac nos 3 duvets ainsi que nos vestes et polaires, auxquels s’ajoutaient QUELQUES effets personnels à moi. Et puis vous me connaissez, vous savez que ce n’est ni ma trousse de toilette ni ma garde robe qui peuvent prendre beaucoup de place !


Super belle semaine, déroulée tranquillement dans la joie et la bonne humeur avec mes nouveaux compagnons d’aventure. Frédérique, notre chef d’orchestre aux petits soins pour tout le monde. Bertrand, fasciné par les paysages qu’il trouvait dignes du Seigneur des Anneaux et qui a donc bien naturellement chassé le Gollum tout au long de notre aventure. Et puis, pour la touche romantico-glamour, Milena et Enzo, nos italiens rencontrés le premier jour, qui marchent en chantant…




Un temps qui m’a fait beaucoup de bien pour récupérer de la fatigue de mon aller-retour au Québec et me déposer en douceur dans cette nouvelle séquence de mon voyage. J’ai d’ailleurs réalisé hier que je m’achemine tranquillement vers la dernière partie de mon aventure, puisque je suis sur les routes depuis maintenant plus de sept mois, et qu’il m’en reste moins de quatre ! J’ai l’impression que ça va passer à une allure phénoménale et que je vais me retrouver à Paris sans rien avoir vu venir… Bon, ok je reconnais que quatre mois, c'est-à-dire plus de 120 jours, soit environ 3000 heures, ce qui correspond à la durée d’une ampoule selon Bertrand, ça me laisse le temps d’en profiter encore un chouya…

Pour l’instant, je profite de mes derniers moments Pokhara pour lambiner un peu avant de monter à Thaprek. Je suis heureuse de constater que je me sens bien dans ce pays, et de pouvoir m’imprégner en douceur de la vie d’ici avant d’être vraiment immergée dans un contexte qui sera sans doute bien plus sollicitant pour les semaines à venir... Fred et les italiens sont partis, et nous savourons avec Bertrand un nouvel art de vivre, articulé autour d’un concept très novateur : faire le minimum de choses en un maximum de temps. Voyez l’exigence de mon planning de ces derniers jours, et jugez par vous-même de l’ambition des objectifs que je m’étais fixés : acheter un nouveau cahier et des bougies (coupures d’électricité obligent), trouver un petit bouquin pour apprendre le népali, trier quelques photos, vous écrire un petit message sur mon blog, acheter une carte pour mon gsm, et me faire couper les cheveux. Et pour une fois, j’ai atteint, et même dépassé, l’intégralité de ces objectifs ! Dommage que je n’aie plus de rémunération variable…

Au moment où j’écris, je ne sais pas encore si je monte à Thaprek demain, où si je repousse mon départ pour attendre tranquillement Hélène et François qui seront à Pokhara dans quelques jours et que je ne veux pas rater !! Quoi qu’il en soit, dans les semaines à venir, je pense faire de temps à autre un aller-retour à Pokhara pour profiter d’une douche chaude et vous écrire quelques mots… J’ai dit que j’allais essayer d’utiliser ce merveilleux blog pour vous donner des nouvelles un peu plus « qualitatives » que jusqu’à présent, je ferai de mon mieux… N’hésitez pas à m’envoyer un petit mot de temps en temps, je suis sûre que ça sera maintenant encore plus précieux pour moi de vous lire quand je quitterai mes montagnes…


Une petite sélection de photos de ces 2 dernières semaines ici...



Ah, j'allais oublier de répondre à un commentaire d'Olivier, qui a pris mon blog en cours de route et me posait récemment la question suivante : "Une question pour ce premier commentaire: est-ce que, apres 7 mois de voyage, tu es toujours contente de tes sous-vetements "matiere naturelle", ou tu les as changes pour des plus "glamour" au gre de tes rencontres? :)" Alors Cher Olivier, tout d'abord merci pour cette question tout aussi pertinente qu'essentielle, à laquelle je préfère répondre publiquement puisque, j'en suis sûre, tout le monde a un intérêt majeur pour le sujet. Donc, après 7 mois de voyage, je suis dans mes fameux sous-vêtements comme dans des chaussons, bien qu'ils soient un peu éprouvés par leur dure vie de voyage... Usure des élastiques, détente des tissus, déformation des balconnets, décoloration partielle suite à l'usage de javel par les lavandières zélées du Vietnam... Je leur suis donc restée tout à fait fidèle, surtout que ma tenue "non naturelle", donc un peu plus correcte que les autres a disparu à la faveur d'une inondation dans ma chambre au Laos, dans des conditions que je n'ai pas encore bien élucidées... En bref, s'il y a du glamour en moi, il se cache ailleurs que dans mes sous-vêtements !
 

jeudi 7 octobre 2010

Coup d'accélérateur à Katmandou...

La suite commence à se profiler !




















Namasté Ami Lecteur,

Je fais vite parce que j’ai pas beaucoup de temps, et que je ne peux pas me permettre que tu fasses une overdose de posts…

Deux petites journées à Katmandou et tout s’est accéléré… Hier j’ai pourtant commencé bien tranquille, à déambuler au petit matin dans les rues de la Vieille Ville qui a un « je ne sais » quoi de fascinant… C’était doux, envoutant… Puis, la ville s’est réveillée et la magie a laissé place à l’agitation, à la foule et aux bruits. Après cette première journée de repérages émerveillés et désorientés, c’est étourdie, épuisée et heureuse que je me suis couchée hier soir...

Ensuite, missionnée par mon ami Cédric, tour-du-mondiste rentré au bercail voilà 6 mois, j’ai retrouvé son ami Bertrand qui arrivait tout juste du japon… Le veinard, il a profité de l’immense savoir que j’avais déjà acquis sur Katmandou, et aussi de mon sens de l’orientation pas pire pour une fille… Belle matinée à la découverte du Swayambhunath, sanctuaire bouddhique sous le charme duquel nous sommes tombés.

Et puis là, la conjonction de 2 phénomènes a déclenché un cataclysme dans ma journée. J'ai rencontré le patron de l'ONG avec laquelle j'étais en contact pour faire du volontariat. Et Frédérique, une amie de Bertrand, nous a rejoint... Et quand Frédérique arrive, elle n'arrive pas seule ! Elle est accompagnée de sa patate, de sa capacité de décision, de son esprit d'organisation et de planification, et de son enthousiasme communicatif !

Tout ça pour vous dire que nous partons tous les trois dès demain pour Pokhara, ou nous ferons un trek d'une dizaine de jours au Sanctuaire des Annapurna. Ensuite, je vais pouvoir rejoindre le petit village de Thaprek pour travailler dans l'école et avec les gens du village ! Le deal c'est que je monte voir comment c'est, et qu'ensuite je décide si je veux rester... L'électricité n'a été installée que récemment, pas de douche sur place, internet à oublier, des habitants qui ne parlent pas anglais, ... je me laisse voir comment je vais me sentir ! En tous cas,  je m'autoriserai de temps en temps un aller-retour à Pokhara, surtout que François et Hélène y seront de passage après un trek de malades !

Du coup, pas d'internet pendant 10 jours, puis pendant plusieurs semaines, selon la durée de mon activité à Thaprek... Pour une fois, j'aurai une vraie bonne raison de ne pas donner de nouvelles !!

Bon, je file préparer mon sac ! Comme vous voyez, je suis un peu excitée, cela fait beacoup de nouveauté à assimiler. A la fois enthousiaste et pleine d'appréhensions... A suivre...

PS. : Cédric, mission Snowman Café accomplie également ! on a même commencé le repas par ça, histoire de pas le louper... Choco Love Cake savouré avec gourmandise !

Le laos : douceur, nonchalance & sticky rice...

Du 18 au 31 août 2010
















Bon, faisons preuve de sérieux pour une fois, et revenons enfin sur ces dernières semaines, voire ces 2 derniers mois. Depuis 2 jours, je suis au Népal. Ca, vous avez eu l’info toute fraiche. Et entre ma dernière journée vietnamienne vitaminée par Dong le doux-dingue et ma première journée népalaise tendance réadaptation au classique package bruit/foule/pollution…, j’ai refait le plein de calme, d’abord au Laos, puis au Québec.

C’est plutôt du Laos dont je vais jazzer un peu aujourd’hui, parce que ça a vraiment été le coup de cœur de mon voyage. Les choses y ont été particulièrement douces et fluides, et c’est là que j’ai apprécié le plus la vie, les paysages, les gens… Un moment marquant de mon voyage donc.

Ce qui m’a d’abord frappée, c’est que tout est simple. Obtenir le visa et passer la frontière est un jeu d’enfant qui prend à peine plus de quelques minutes. Et puis, après quelques instants en bus, on est déjà dans un monde qui n’a plus rien à voir avec le Vietnam. C’est difficile à qualifier, mais tout m’a paru plus paisible, plus beau, plus doux, et plus pauvre aussi… Passer de la l’hyper-tout Saigon à la douceur de vivre de Savannakhet a été un grand bonheur. Flâner dans les rues aérées en répondant au sourire de ses habitants, siroter une petite bière en regardant le soleil se coucher sur le Mékong (je sais, ça devient d’un banal…), voilà par quoi j’ai commencé là-bas… Simplicité de la vie qui s’écoule au rythme d’un temps qui parait presque suspendu.

Simplicité également du voyage. Tenez, pour prendre un bus il vous suffit… d’acheter votre billet à la gare routière et vous êtes partis dans le quart d’heure qui suit ! Personne pour s’acharner à vous convaincre que vous ne pouvez pas vous rendre là où vous voulez par vos propres moyens, et qu’il est indispensable de booker un tour « 3 jours/2 nuits »… Certes, avec les bus publics, il vous faudra 10 heures pour faire 400 km, mais à ce prix, vous avez en boucle les tubes de l’été joués à tue-tête, un bus harmonieusement décoré de rideaux fleuris roses à frous-frous, et la possibilité d’engloutir une grosse portion de sticky rice à chaque pause… J’ai d’ailleurs une petite confidence à vous faire : je crois que j’ai développé une légère dépendance au sticky rice… si on s’entend qu’en manger 3 fois par jour n’est peut-être pas tout à fait la norme des européens…

Beauté des couleurs, les rives du Mékong au soleil tombant, on y revient toujours, mais c’est magique. Les verts lumineux et éclatants des rizières et des montagnes de Vang-Vieng, découvertes depuis la terre (à vélo), depuis l’eau (en kayak) et depuis les airs (en escalade). La terre rouge des villages des alentours de Luang Nam Tha, et regarder la vie qui s’y écoule comme à une autre époque. Les reflets des temples et l’orangé des robes des moines à Luang-Prabang… Beauté des rencontres, avec un coup de cœur dans mon pays coup de cœur : Francesca et Fabrice…

J’ai vraiment eu le sentiment de pouvoir me remplir de tout cela, et à mon rythme s’il vous plait… Et même si le tourisme se développe rapidement et devient massif, (Vang-Vieng est ses jeunes travellers ivres ou vautrés devant de vieux épisodes de Friends, le charme de Luang Prabang dénaturé par des foules de touristes…), personne ne perd son flegmatisme et sa tranquillité. Il suffit de quitter les coins les plus courus, et on retrouve vite la douceur de vivre du Laos authentique...

C'est donc à Savannakhet que mon périple laotien a démarré, pour se poursuivre vers le nord via Vientiane et Vang-Vieng, jusqu'à Luang Prabang. De là, petit crochet dans un minuscule village encore plus au nord, avant filer vers l'est, à Luang Nam Tha. Je suis ensuite passée en Thaïlande, où je me suis arrêtée brièvement à Chiang-Mai et Bangkok...

Quelques images du laos ici

mercredi 6 octobre 2010

Télégramme en provenance de Katmandou

Namasté !



















Namaste - stop

Bien arrivée à Katmandou - stop - ai quitté le Québec dimanche à l'aube - stop - après 4 semaines intenses à Rimouski - stop - autre post à venir sur le sujet - stop - et sur le Laos aussi - stop - terrible la procrastination ! - stop - preneuse si vous connaissez un traitement contre ça - stop - et contre le "bordélisme" - stop

Ai survécu aux 6 avions depuis Montréal - stop - et à tous les plateaux repas/snacks - stop -étonnement peu dépaysée - stop - même si prise de repères en cours - à pied en long et en large comme d'hab - stop - ni trop chaud ni trop froid - stop - enfin un temps normal - stop - pas encore vu de montagneux sexy - stop - tout se perd ! - stop

Pense à vous - stop - fort - stop
Mel - stop