jeudi 23 décembre 2010

A la rencontre d'une communauté bhoutanaise

Beldangi, Bhutanese Refugee Camp (Eastern Nepal)
















Comment vous parler des quelques jours que je viens de passer à Beldangi, dans la famille de mon ami Chetan ?

Chetan, lors de notre virée lessive/bain
Commençons par lui, Chetan, mon coup de cœur de Thaprek. Il y est principal dans une petite école privée, où travaille également sa ravissante femme Tika et une de leurs amies d’enfance, Damanta. Tous trois ont quitté leur village d’origine, Beldangi, ce camp de réfugiés bhoutanais, pour se donner une chance de réussir leur vie en ayant un travail correct. Et tous trois ont pris grand soin de moi pendant mon séjour dans les montagnes népalaises. Je me suis vraiment laissée apprivoiser, ce qui est finalement plutôt rare. Ils ont réussi là un joli challenge !


C’est donc avec beaucoup d’intérêt que j’ai accepté l’invitation de Chetan à le rejoindre dans sa famille, où il est venu passé quelques jours. Ses parents, comme tous les gens de la communauté, vivent dans ce camp de réfugiés depuis 1991, moment où le Roi du Bhoutan a expulsé du pays les citoyens qui n’étaient pas de « purs Bouthanais ». Beaucoup d’entre eux sont alors revenus au Népal, dont leurs familles sont issues. Mais ils n’ont pas tout à fait été accueillis comme des enfants du pays.


Ils n’ont aujourd’hui pas plus de citoyenneté népalaise que bhoutanaise, ce qui leur ferme l'accès à tous les emplois gouvernemantaux. Leur statut : réfugiés. Ils vivent dans des huttes en bambou, sans eau courante, sans électricité, sans travail pour la grande majorité d’entre eux, et sont par conséquent quasi entièrement dépendants de l’aide alimentaire qui s’amenuise année après année. Pas d'espoir de retourner au Bhoutan (et l'envie semble les avoir quittés), c'est bien plus loin qu'ils entrevoient un possible pour eux... l'Amérique...



La question qu’ils m’ont le plus posée : « How far is France from America ? ». En fait, la communauté se divise en 2 grandes catégories : les familles qui se préparent à immigrer aux Etats-Unis et celles qui restent à Beldangi. Avec le support de l’IOM, beaucoup ont déjà quitté le camp, et il y a de nombreux départs prévus dans l’année à venir. Selon leur situation et leurs envies, ces gens sont contents, inquiets, frustrés, résignés, tristes… Et tous semblent se sentir concernés par le sujet.


Ils se demandent si « exister » (c’est le mot qu’ils utilisent) est possible là-bas, et étaient curieux d’avoir mon avis. Que dire ? Si ce n’est que le changement qu’ils s’apprêtent à vivre est CO-LO-SSAL…

Inutile de vous dire que j'ai été accueillie, encore une fois, avec beaucoup de chaleur et de générosité par ces gens qui n'ont rien... J'ai donc fêté mes 35 ans (!), sans gâteau d'anniversaire, mais avec un curry de poulet savamment préparé par une bande de jeunes adorables. Pour trinquer, quelques verres d'un alcool local dont je n'ai pas su déterminer la nature, la lumière chaleureuse d'une lampe à huile, et "lots of love because this is all we can give you for your birthday..."


Rien à ajouter... Le seul mot qui me vient en écrivant : reconnaissance...


Peu de photos de ces moments, car j'ai eu beaucoup de pudeur à sortir mon appareil... Mais voici tout de même quelques clichés...


Pour ce qui est des nouvelles, mon itinérance vers le sud de l'Inde démarre aujourd'hui. Je quitte Katmandou ce soir pour prendre un bus vers le sud du Népal. Je m'arrête à Lumbini, qui serait le lieu de naissance du Bouddha. Passer le réveillon de Noël là-bas est une idée qui me plait bien...

Thaprek, les images !

Simple life...

















Après quelques jours dans le district de Jhapa, à l’extrême est du Népal, me voilà tout juste revenue à Katmandou ce matin à 5 heures. Encore toute crispée d’une nuit glaciale passée dans un bus à l’ambiance de boite de nuit népalaise (même avec boules quies la musique était étourdissante), et mené a folle allure dans les routes sinueuses du Népal par un chauffeur dont la conduite ne peut, selon moi s’expliquer que par deux choses : soit ce monsieur était très en colère et avait besoin de passer ses nerfs sur quelque chose, soit il était sous l’emprise de substances douteuses et illicites…

Maintenant qu’il est 6 heures, je laisse à la ville le temps de se réveiller et tente de réchauffer mes pieds dans le seul endroit que j’ai trouvé ouvert, en mangeant un gâteau à la banane (c’est bien connu, tout le monde sait que le banana cake est bourré de vertues intéressantes, dont celle de ramener à la vie les orteils engourdis par le froid). Le moment idéal pour vous partager mes photos de Thaprek, avant de filer poursuivre mes démarches de demande de visa pour l’Inde…

Thaprek, c'est par ici en images !
Attention si vous êtes au bureau, il y a du son...


PS. : Je tiens à remercier mon ami Bertrand pour son idée de diaporama, que j'ai piquée sans aucun scrupule...


vendredi 17 décembre 2010

Thaprek, un joli chapitre qui prend fin...

Objectif Inde dans 10 Jours ! 




















Et voilà, ma vie d’Heidi dans les montagnes de Thaprek est terminée. J’ai quitté mon village le cœur gros certes, mais plein de tous ces cadeaux que la vie m’a offerts au cours de ces deux derniers mois. De belles dernières semaines là-bas, riches et généreuses.

D’abord, le soleil est revenu et le brouillard s’est incliné devant la présence majestueuse des montagnes, qui ont ainsi pu reprendre leur magnifique spectacle quotidien.

Et puis, j’ai enfin eu l’occasion de poser les mains sur quelqu’un ! Les filles, on se calme, je parle de séances de fasciathérapie pour essayer de soulager les innombrables douleurs des habitants du village… Je me suis installée quelques jours dans le cabinet médical, avec André, un volontaire suédo-portugais (!) rencontré à Pokhara, que j’avais invité pour l’occasion. André est masseur, il a d’ailleurs fait de véritables miracles... Pour être honnête, moi un peu moins, mais je suis ravie de ces beaux moments passés à prendre soin de personnes venant me confier leurs petits (mais robustes) corps douloureux (je n’ai jamais vu de scolioses aussi impressionnantes ! ). Poser les mains sur de vieilles femmes qui sentent la paille ou le feu de bois, qui me caressaient les cheveux pendant que je travaillais, m’apportaient des oranges et m’invitaient à boire le thé chez elles le lendemain… Pas de commentaire… Ah si, je regrette de ne m’être pas lancée plus tôt !

Globalement, ces dernières semaines se sont écoulées dans une grande fluidité et une belle détente. Les élèves ont enfin laissé tomber le « Miss » pour passer au « Mélaniiiie » à tout bout de chant et même s’aventurer à jazzer avec moi. Les adultes ont fini par arrêter de supposer qu’étant une femme, je ne buvais pas, et ont sorti leurs bouteilles de raksi à tour de bras. Où que j’aie été, je me suis sentie bien, et libre, ce qui est une grande nouveauté pour moi !

Bon, je m’arrête là, tout le monde à compris que je suis plus que ravie de mes deux mois passés dans le cœur du Népal. Je vais donc me contenter de vous partager quelques photos.

Pour l’instant, revenue à Katmandou, je pars dans quelques heures pour l’extrême est du Népal, à la limite de l’Inde. Je vais passer quelques jours avec mon ami Chetan rentré dans sa famille, qui vit dans une ville de réfugiés Bouthanais. A suivre…

La connexion internet étant particulièrment mauvaise aujourd'hui, je crois qu'on va se passer des photos, je vous les posterai à mon retour à Katmandou la semaine prochaine...

jeudi 16 décembre 2010

Danses et rythmes Gurungs

Du folklore dans toute sa noblesse




















Je ne suis pas sûre de vous l’avoir dit, mais si Thaprek est une communauté mixte en termes de castes et de religions, c’est majoritairement un village Gurung, une ethnie originaire du Tibet. Pour être précise, je n’ai pas réussi à savoir si les Gurungs sont une ethnie ou une caste, et je crois que c’est les 2 mon capitaine. Des traits physiques communs, des traditions spécifiques qui intègrent et s’intègrent dans l’ensemble des autres usages du pays, et une langue propre, dont je n’ai pas pu apprendre plus de 3 mots (dont le plus important : « Toï », à prononcer en guise de « stop » quand votre verre de Raksi, le vin local à base de millet, se remplit dangereusement une nouvelle fois).

Bref, la semaine dernière, un ancien du village a rendu son dernier souffle. La vie habituelle de la communauté s’est donc temporairement suspendue, pour se réorganiser autour de festivités dictées par les traditions Gurungs. Pendant trois jours entiers, les hommes du village se sont relayés pour honorer le défunt avec des chants et danses, préparer le dal bhat pour l’ensemble du village et gérer les formalités liées à la disparition de l’Aîné.

Au cœur de ces journées intenses, l’un des moments forts a été celui que je vous partage ici. Tout le monde est venu assister à ce rituel de danse traditionnelle, où se côtoient quelques personnages importants de la culture Gurung, notamment démons et « jokers », qui donnent la réplique aux danseurs. Si vous avez 45 secondes devant vous, je vous invite à aller voir ce tout petit film par là.

mercredi 15 décembre 2010

Bien commencer la journée à Thaprek...

L'Hymne National Népalais, vous connaissez ?

















Mon expérience dans les montagnes de Thaprek étant à présent terminée (il fallait bien que ça arrive...), me voici tout juste revenue à Katmandou. Objectifs de la Mission KTM : obtenir mon visa pour l'Inde ET vous préparer une poignée de photos.

Pour vous faire patienter, voici juste quelques images d'un début de journée classique à l'école. J'avoue que je ne sais pas bien quoi penser de l'exercice de discipline, mais je me suis délectée tous les jours en écoutant les petites voix chanter l'hymne national... Tenez, voyez vous-mêmes... C'est ici