jeudi 3 mars 2011

On my way back...

Et si l'aventure résidait dans le retour plutôt que dans le départ ?














J'ai quitté Paris le 15 mars 2010, nous sommes le 3 mars 2011, je fais escale à l'aéroport de Colombo, derniers instants de cette année complète d'itinérance, d'ailleurs...

Parce que j'ai quitté l'Inde il y a quelques heures et que je ne suis pas encore arrivée en Europe, je me sens dans l'urgence de poster un dernier message "de voyage"... avant qu'il ne soit trop tard !

C'est un moment tout spécial que je vis ces jours-ci, fait de contrastes et d'intensités : la fin cette séquence indienne qui m'a tant touchée, celle de mon année magique d'aventures en goguette... et puis le début d'une vie toute nouvelle, dont je ne sais absolument pas de quoi elle sera faite !

Partir m'avait déjà confrontée à l'inconnu, mais j'ai le sentiment que revenir est un saut encore plus grand dans la nouveauté, le non connu, les possibles... Revenir serait-il donc plus périlleux et incertain que partir ? Voilà une idée au sujet du voyage que je n'aurais pas forcément imaginée... Finalement, je me sens presque plus une âme d'aventurière aujourd'hui, qu'il y a 1 an au moment de mon départ : m'installer dans une nouvelle vie dont rien n'est encore dessiné me parait plus vertigineux que de prendre un avion pour aller se balader à droite à gauche...

Tiens, d'ailleurs si vous avez des idées - surtout si elles sont saugrenues ! - sur ce que je vais bien pouvoir faire en rentrant, vous êtes invités à participer au brainstorming qui vient tout juste de s'improviser à l'écriture de ces dernières lignes ! N'hésitez pas à m'envoyer un petit mot ou à poster un commentaire, on ne sait jamais, vous pourriez être à l'origine DU projet qui va me voir m'épanouir !

Et dans la perspective d'un éventuel dernier message sur ce sympathique blog, profitez de l'occasion pour me demander ce que vous voulez savoir sur les coulisses d'une aventure autour du monde ! Ca nous évitera que je vous resserve les mêmes salades melengoguettiennes auxquelles vous êtes maintenant habitués !!

Voilà, à tout bientôt, à demain, je suis heureuse de retrouver tout le monde !!
Merci encore pour votre soutien et votre regard bienveillant...



dimanche 20 février 2011

Après 12 mois d’itinérance, retour prévu le 4 mars !

Jacques a dit « y qu’à zapper la Jordanie… »















Après discussion à bâtons rompus avec mes Jacques intérieurs, j’ai finalement opté pour la prolongation de mon voyage en Inde, au détriment de la Jordanie. Pas de passage par le Moyen Orient avant de reposer le pied sur le sol européen après un an d’absence…

La date de mon retour est donc à présent bel et bien arrêtée : atterrissage le vendredi 4 mars à l’heure du petit dej !

Je reviens tout juste d'une belle semaine passée à Thiruvanamalai (une ville sacrée) à m'imprégner de ce calme si spécial de l'ashram de Sri Ramana, me laisser habiter par l'énergie intense de la montagne sacrée Arunchala, à méditer, à siester intensivement, à boire des jus de coco avec les copains rencontrés à Auroville...

Je sens maintenant que les 10 jours qui viennent vont être consacrés à me "préparer" à revenir... Depuis ce matin, un petit déclic s'est produit, et je sens que je suis "en mode départ". Ce qui est intéressant, c'est que, même si cela s'annonce challenging, je suis habitée de plus en plus par toutes les belles choses que je vais retrouver !

Pas le temps de vous en dire plus aujourd'hui... mais vous savez l'essentiel !!

mercredi 2 février 2011

3 jours par ci, 3 semaines par là… au Tamil Nadu


Pondichéry & Auroville














Vous êtes nombreux à vous demander où je suis passée depuis que je vous ai donné des nouvelles en direct de la plage de Mamallapuram. Vous pourriez facilement penser que, pendant ces quelques semaines, j’ai arpenté le sud de l’Inde avec un tel mélange de curiosité, d’enthousiasme et de ferveur, que je n’ai pas vraiment eu l’occasion de me poser. J’avoue que la tentation était en effet grande de sauter d’un endroit à l’autre, d’aller à la rencontre de lieux qu’enfin j’aurais l’occasion de découvrir, comme pour « faire le plein » avant la fin de mon voyage…

A vrai dire, cela ne s’est pas passé tout à fait comme ça… Pas d’accélération et de frénésie de découvertes pour cette dernière séquence de mon itinérance, mais plutôt un ralentissement, un étirement du temps… Un itinéraire simple comme bonjour : 3 jours à Pondichéry et 3 semaines à Auroville. Ni plus ni moins, that’s it, basta.

J’avoue que je n’ai pas particulièrement apprécié le charme ni compris l’intérêt de Pondichéry quand j’y suis arrivée. Mais c’est tout de suite devenu plus rigolo quand j’ai rencontré Charles-Vincent, un jeune indien bien doré comme une brioche qui sort du four. Il m’a baladé dans les parages parce que le monsieur des motorbikes a jugé que je n’avais pas les compétences requises pour conduire un de ses magnifiques scooters ! Depuis, chacune de mes visites à Pondichéry est l’occasion d’apprendre à apprécier mieux l’ambiance de cette ville, et d’aller rendre visite à la maman de Charles-Vincent qui me fait à manger et m'envoie une bonne dose d'amour en me prenant chaleureusement dans ses bras. Que demander de plus ?

Mais surtout, depuis 3 bonnes semaines, je suis installée à Auroville… En arrivant ici, au départ pour quelques jours, j’ai vraiment eu envie de profiter un peu plus longtemps de l’énergie et de la douceur de cet endroit. Et puis, c’est bête à dire, mais après un an de voyage, avec toutes les nouveautés, sollicitations, intensités que cela comporte, j’ai eu envie de vraiment me poser et me ressourcer… histoire d’être en forme au moment de mon retour, qui va me demander de la « gestion » !

Au programme, essentiellement de la méditation, agrémentée de quelques autres activités et rencontres bien nourrissantes… Vous partager mon expérience n’est pas simple, comme à chaque fois que je suis touchée dans un certain niveau de profondeur. Disons simplement que le temps passé ici me fait rencontrer un calme et une douceur inédits, que je suis en train de me détendre profondément, et que, plus que jamais je suis dans mon présent, avec une confiance grandissante en mon avenir… Même les inquiétudes liées à mon retour se sont allégées !!

Voilà donc les dernières nouvelles… Je vais bientôt pouvoir vous en donner en vrai et vous claquer des bises en chair et en os. La date de mon retour n’est pas encore complètement fixée, je dois à présent décider de comment je m’organise pour la suite, ce que j’ai un peu de mal à faire (what a surprise !)...

Bref, si Jacques a dit « On va en Jordanie », alors je suis de retour le 28 février. Et si Jacques a dit « On zappe la Jordanie pour prolonger l’Inde », alors je ne sais pas encore quand je reviens…

A votre avis, que va dire Jacques ?!



vendredi 7 janvier 2011

Premiers pas paisibles en Inde

Vârânasî (Bénarès) & Mamallapuram















A l’issue de ces 3 mois passés au Népal, dans le contexte que tu connais, lecteur assidu enthousiaste et curieux, je me demandais à quelle sauce allait me manger l’Inde. Je m’anticipais noyée dans des saveurs d’épices un peu trop fortes pour moi, après une expérience népalaise au goût de reviens-y.

Mon visa indien en poche, l’heure était pourtant venue de gagner la frontière pour passer dans ce monde nouveau, inconnu, au sujet duquel j’avais entendu des milliards de choses, et que j'abordais avec un peu d'appréhension. Ma seule source de satisfaction était de quitter le régime alimentaire auquel j’ai été soumise par des népalais trop bien intentionnés, et grâce auquel je commence à ressembler à Grosquick. En moins jaune certes, mais c’est un détail qui ne me réconforte que moyennement.

Bref, ça y est, nous y sommes, c’est l’Inde. Passage de la frontière en 10 minutes, easy. Bus attrapé en 2 temps 3 mouvements, avec même une (toute petite) place assise. Re-easy. Bizarre… Il faut dire que je fais le voyage avec Marc, croisé 2 fois à l’Ambassade d’Inde à Katmandou et retrouvé à Lumbini pour le réveillon de Noël. Un allemand de plus de 2,04 mètres dans les bagages, ça simplifie pas mal les choses quand on est une jeune femme qui a l’habitude de voyager seule !

Je vais donc décider d’en profiter encore un peu en m’arrêtant avec lui quelques jours à Vârânasî (Bénarès), avant de continuer ma longue route vers le sud. Là encore, je découvre une ville dans laquelle le combat auquel je m’étais préparée n’est pas nécessaire. Les enfants sont peu nombreux et bourrés d’humour, les rabatteurs bien moins insistants qu’ailleurs, les arnaques inévitables mais elles font partie du jeu. Nous y retrouvons quelques uns des innombrables amis de Marc. Du monde, il en croise en pagaille : ce veinard voyage au moins 6 mois par an depuis plus de 20 ans. C’est évidemment un super expert du globe-trotting (une norme iso dans le domaine serait encore trop souple pour lui), mais je suis surtout frappée par la liberté de penser et l’ouverture qu’il a développées. Si le voyage rend comme ça, je veux repartir tout de suite !

Petit exemple de l’organisation allemande, et de sa gentillesse :
     - "Ok Darling, now I’m gonna make you a hot lemongrass because it’s good for you. Then I have to work a little bit on this fucking website, and after I will pump you water because you need it for your yoga tomorrow. If you want Baby, you can have your shower now and we’ll go out for dinner to the organic place
     - Euh… ok !

Tu noteras, Lecteur, la liberté de ton que donnent 2 décennies de baroude. Moi, je n'en suis pas encore à appeler tout le monde Honey, mais j'avoue qu'au contact de Marc, mon anglais s'est truffé de mots fort indélicats...

L’année 2011 inaugurée, il est ensuite temps pour moi de pursuivre mon chemin vers le Tamil Nadu (en bas à droite sur la carte), jusqu’à Mamallapuram. Je sors de mes 48 heures de voyage, dont 44 heures de train (!) un peu sonnée mais contente de savoir que les jeunes indiens reconnaissent la France pour ses boulangeries et son french kiss, que 99% des mariages d’amour échouent alors que 99% des mariages arrangés sont des succès, qu’il y a 4 règles pour avoir une bonne vie mais surtout pour se préparer une meilleure incarnation dans la prochaine, que les lignes de ma main me prédestinent à 2 mariages (le 1er sera surement un mariage d’amour, quelle erreur !)…

Arrivée à Mamallapuram, le sentiment d’étrangeté que j’avais à Vârânasî s’est dissipé. Là-bas, les choses me paraissaient obéir à un ordre supérieur dicté par une logique d’une nature inconnue. Ici, tout semble rentré « dans l’ordre ». Il faut dire que la ferveur des pèlerins qui viennent se baigner dans le Gange tranche avec la zen-attitude des touristes au look "je fabrique des fromages de chèvre dans la drôme" ou "Je me suis installé en Inde il y a 20 ans et j'ai arrêté de me couper les cheveux". A moins que je ne commence aussi à m’habituer à la réalité indienne…

Prochaine étape, Pondicherry !

Quelques (mauvaises) photos ici…

Incredible New Year !!

From Incredible India...

jeudi 23 décembre 2010

A la rencontre d'une communauté bhoutanaise

Beldangi, Bhutanese Refugee Camp (Eastern Nepal)
















Comment vous parler des quelques jours que je viens de passer à Beldangi, dans la famille de mon ami Chetan ?

Chetan, lors de notre virée lessive/bain
Commençons par lui, Chetan, mon coup de cœur de Thaprek. Il y est principal dans une petite école privée, où travaille également sa ravissante femme Tika et une de leurs amies d’enfance, Damanta. Tous trois ont quitté leur village d’origine, Beldangi, ce camp de réfugiés bhoutanais, pour se donner une chance de réussir leur vie en ayant un travail correct. Et tous trois ont pris grand soin de moi pendant mon séjour dans les montagnes népalaises. Je me suis vraiment laissée apprivoiser, ce qui est finalement plutôt rare. Ils ont réussi là un joli challenge !


C’est donc avec beaucoup d’intérêt que j’ai accepté l’invitation de Chetan à le rejoindre dans sa famille, où il est venu passé quelques jours. Ses parents, comme tous les gens de la communauté, vivent dans ce camp de réfugiés depuis 1991, moment où le Roi du Bhoutan a expulsé du pays les citoyens qui n’étaient pas de « purs Bouthanais ». Beaucoup d’entre eux sont alors revenus au Népal, dont leurs familles sont issues. Mais ils n’ont pas tout à fait été accueillis comme des enfants du pays.


Ils n’ont aujourd’hui pas plus de citoyenneté népalaise que bhoutanaise, ce qui leur ferme l'accès à tous les emplois gouvernemantaux. Leur statut : réfugiés. Ils vivent dans des huttes en bambou, sans eau courante, sans électricité, sans travail pour la grande majorité d’entre eux, et sont par conséquent quasi entièrement dépendants de l’aide alimentaire qui s’amenuise année après année. Pas d'espoir de retourner au Bhoutan (et l'envie semble les avoir quittés), c'est bien plus loin qu'ils entrevoient un possible pour eux... l'Amérique...



La question qu’ils m’ont le plus posée : « How far is France from America ? ». En fait, la communauté se divise en 2 grandes catégories : les familles qui se préparent à immigrer aux Etats-Unis et celles qui restent à Beldangi. Avec le support de l’IOM, beaucoup ont déjà quitté le camp, et il y a de nombreux départs prévus dans l’année à venir. Selon leur situation et leurs envies, ces gens sont contents, inquiets, frustrés, résignés, tristes… Et tous semblent se sentir concernés par le sujet.


Ils se demandent si « exister » (c’est le mot qu’ils utilisent) est possible là-bas, et étaient curieux d’avoir mon avis. Que dire ? Si ce n’est que le changement qu’ils s’apprêtent à vivre est CO-LO-SSAL…

Inutile de vous dire que j'ai été accueillie, encore une fois, avec beaucoup de chaleur et de générosité par ces gens qui n'ont rien... J'ai donc fêté mes 35 ans (!), sans gâteau d'anniversaire, mais avec un curry de poulet savamment préparé par une bande de jeunes adorables. Pour trinquer, quelques verres d'un alcool local dont je n'ai pas su déterminer la nature, la lumière chaleureuse d'une lampe à huile, et "lots of love because this is all we can give you for your birthday..."


Rien à ajouter... Le seul mot qui me vient en écrivant : reconnaissance...


Peu de photos de ces moments, car j'ai eu beaucoup de pudeur à sortir mon appareil... Mais voici tout de même quelques clichés...


Pour ce qui est des nouvelles, mon itinérance vers le sud de l'Inde démarre aujourd'hui. Je quitte Katmandou ce soir pour prendre un bus vers le sud du Népal. Je m'arrête à Lumbini, qui serait le lieu de naissance du Bouddha. Passer le réveillon de Noël là-bas est une idée qui me plait bien...

Thaprek, les images !

Simple life...

















Après quelques jours dans le district de Jhapa, à l’extrême est du Népal, me voilà tout juste revenue à Katmandou ce matin à 5 heures. Encore toute crispée d’une nuit glaciale passée dans un bus à l’ambiance de boite de nuit népalaise (même avec boules quies la musique était étourdissante), et mené a folle allure dans les routes sinueuses du Népal par un chauffeur dont la conduite ne peut, selon moi s’expliquer que par deux choses : soit ce monsieur était très en colère et avait besoin de passer ses nerfs sur quelque chose, soit il était sous l’emprise de substances douteuses et illicites…

Maintenant qu’il est 6 heures, je laisse à la ville le temps de se réveiller et tente de réchauffer mes pieds dans le seul endroit que j’ai trouvé ouvert, en mangeant un gâteau à la banane (c’est bien connu, tout le monde sait que le banana cake est bourré de vertues intéressantes, dont celle de ramener à la vie les orteils engourdis par le froid). Le moment idéal pour vous partager mes photos de Thaprek, avant de filer poursuivre mes démarches de demande de visa pour l’Inde…

Thaprek, c'est par ici en images !
Attention si vous êtes au bureau, il y a du son...


PS. : Je tiens à remercier mon ami Bertrand pour son idée de diaporama, que j'ai piquée sans aucun scrupule...